lundi 4 avril 2011

Rocksmith, ou l'avenir des Jeux Sérieux ?

Précision : dans le contexte de ce blog, j'emploierai l'expression "jeu sérieux" (serious game) en faisant toujours référence aux jeux sérieux à but d'apprentissage, et excluant les autres types tels que les jeux à but publicitaire par exemple.

Quand je travaillais dans le jeu sérieux, beaucoup d'acteurs disaient : "nous ne faisons pas du simple ludo-éducatif où les contenus pédagogiques sont recouverts d'une fine couche ludique ; nous visons des contenus de formation réellement amusants, s'appuyant sur des mécaniques ludiques aussi puissantes que celles des jeux vidéo actuels".

La difficulté pour atteindre cet objectif est qu'un bon jeu coûte généralement assez cher à produire car il faut des compétences précises pour le produire et du temps pour le peaufiner. Or quand un jeu comme SimCity se vend à plusieurs millions d'exemplaires, un jeu sérieux comme StarBank (s'inspirant des principes de SimCity pour enseigner le monde bancaire chez BNP-Paribas) ne touche qu'une audience de quelques dizaines de milliers d'employés grand maximum. Cette différence d'audience entraîne une différence de moyens et en conséquence des jeux sérieux de bien moins bonne qualité par rapport à leurs modèles purement ludiques.

Il existe une autre solution consistant à utiliser directement des jeux vidéo à succès dans un cadre d'apprentissage. Par exemple, en proposant au collège des scénarios didactiques s'appuyant sur le jeu Civilization pour enseigner l'Histoire. Cependant ces jeux ne sont pas créés dans cette optique pédagogique et rendent ardue l'adaptation en classe par les enseignants.

Ne peut-on donc pas proposer des jeux sérieux pour le grand public ?

C'est alors qu'arrive le jeu vidéo Rocksmith, développé par Ubisoft, pour apprendre à jouer de la guitare.